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Photo du rédacteurAnastasia Lery

« J’ai peur de prendre les décisions pour mon enfant », n’écoutez pas la boulangère!

En tant que parents, vous vous questionnez constamment sur les décisions que vous prenez pour votre enfant. Si vous êtes en couple, c’est peut être même l’objet de débats.

Et avec ces questionnements survient la culpabilité parentale, qui fait selon moi partie du « starter-pack » des parents.

Dès le moment où vous avez connaissance que vous attendez un enfant, ces questionnements et cette culpabilité vont vous accompagner, comme une extension de vous-même.

C’est tout à fait normal. Ce qui l’est moins, c’est l’entourage plus ou moins proche et par extension les réseaux sociaux qui vont vous assaillir de questions et de prises de positions qui sont extérieurs à votre mode de pensée ou à vos conceptions éducatives, voire extérieurs à vos valeurs.



Pour le monde extérieur, vous habillez votre petit garçon en rose, c’est mal, vous ne lui coupez pas les cheveux et vous en ferez une petite fille, vous le laissez pleurer le soir; vous êtes irresponsable, vous accourez dès qu’il pleure et vous êtes en totale soumission à vôtre enfant. Et ne parlons même pas de l’allaitement / biberon!

Tout est toujours soumis à l’avis des autres, surtout non-sollicité.


En tant qu’éducatrice, cela me pose problème. Que vous souhaitiez obtenir des informations de la part d’une tierce personne vous appartient, mais que tout le monde se sente concerné par l’éducation de votre enfant, n’est pas à mon sens, positif. Cela engendre encore plus de culpabilité, de remise en question, de doutes.


Un proverbe africain dit qu’il faut tout un village pour élever un enfant. C’est vrai, on ne peut pas le nier, dans nos sociétés occidentales le « village » est plus restreint mais il existe. La nuance est dans la volonté ou non des parents d’y faire appel.


L’autre nuance que je pose est celle du cadre de la loi et de la médecine, qui s’opposent à l’instinct parental. Si votre instinct vous amène à faire quelque chose qui va à l’encontre des lois protégeant les enfants ou de la prise en charge médicale d’un enfant (exemple: ne pas consulter un médecin quand son enfant a avalé une pile), dans ce cas c’est aux tiers d’intervenir, et c’est pour cela que des dispositifs de protection de l’enfance ont été créés en France.


Vous vous dites que ça ne vous concerne pas, et c’est très probablement le cas. Mais en tant que travailleur social, je me dois d’apporter cette nuance puisque j’ai été amenée à ramener le cadre de la loi à des familles. Je pose donc cette nuance pour vous exposer que l’éducation n’est ni toute blanche, ni toute noire, et que parfois la sphère privée ne l’est plus vraiment.


Revenons aux situations de la vie courante, aux avis non sollicités sur des situations qui ne portent pas préjudice à votre enfant.


Dans ces situations, c’est votre « instinct » au sens de votre construction éducative qui doit vous guider. Vous avez les clés!


Pourquoi?


Vous vous êtes construits, au gré de votre éducation, vos rencontres, vos lectures, ce qui fait de vous une personne unique, qui éduque une autre personne unique ; votre enfant.

La rencontre de ces êtres singuliers créée une dynamique qui vous est propre à votre cellule familiale et à vous, les autres n’auront pas la même. Les dynamiques peuvent être proches, mais ne se ressemblerons pas.


Alors les choix que vous ferez seront non seulement les plus adaptés à votre enfant, mais aussi adaptés à vous. On a souvent tendance à penser que les parents deviennent des super-héros. C’est entièrement vrai, mais ils sont humains, avec leurs forces et leurs faiblesses, leurs qualités et leurs défauts. Il y a un curseur entre ce qu’on peut tolérer ou non, et il ne sera pas le même d’une personne à l’autre.


En travaillant dans la petite enfance, on voit bien que même en tant que professionnels nous n’avons pas les mêmes curseurs, les mêmes seuils de tolérance et c’est normal. L’avantage que nous avons en travaillant en structure, c’est le RELAIS. Nous pouvons et nous devons passer le relais à une collègue quand une situation nous dépasse.

Or, vous en tant que parents, n’avez pas forcément de relais dans l’immédiat, ou pas du tout.


Que-faire? Quand en plus on vous culpabilise. Eh bien vous faites au mieux! Winnicott disait qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise mère (terme employé à l’époque, que nous pouvons transposer à « parent »), il n’y a que des mères suffisamment bonnes.


Quand après une journée de travail, votre bébé de 4 mois décharge ses émotions et stimulations en pleurant pendant 2 heures, que vous êtes épuisé, et que vous le posez dans son lit parce que c’est trop à supporter, vous êtes suffisamment bon. Vous l’avez posé en sécurité, et vous vous préservez. Oui, les pleurs ont besoin d’être accompagnés en théorie, mais par un parent qui se sent bien. La théorie ne rejoint pas toujours la réalité.

Il vaut mieux faire un choix avec lequel vous vous sentez en phase, plutôt que d’avoir un conflit interne entre ce que vous faites et ce que vous ressentez. Votre enfant le sentira et votre météo émotionnelle ne sera pas au beau fixe.

Votre quotidien est tellement mouvementé et votre esprit est tellement préoccupé qu’il vaut mieux vous éviter une culpabilité et un mal-être.


C’est transposable à beaucoup de situations du quotidien et nombre de structures et de professionnels sont disponibles pour vous accompagner vers ce que vous voulez pour votre enfant.


Parfois cela demande des astuces, des ajustements, mais le travail des professionnels que vous rencontrerez tout au long de votre aventure de la parentalité va consistez en un « accordage » entre ce que vous souhaitez, votre curseur de tolérance et ce dont votre enfant a besoin pour se développer.


N’en déplaise à la boulangère qui vous donne un conseil alors que vous voulez une baguette, ce n’est pas inné!


À titre d’exemple, vous n’avez pas envie d’entrer en conflit avec votre enfant de 24 mois en rentrant de la crèche pour qu’il se déshabille et aille au bain, ou qu’il arrête de jouer pour passer à table (petit lien avec mon précédent article « Écouter l’enfant qui est en soi pour se reconnecter à son enfant: les demandes des adultes ») parce que vous n’avez pas envie de passer pour le « méchant » (situation vécue dans mon expérience professionnelle).

Vous avez un timing pour le déroulé de la soirée, votre enfant entre en conflit, vous n’en avez pas envie et préférez laisser tomber le cadre et éviter le conflit.

Vous avez donc besoin de relations apaisées mais vous avez conscience que votre enfant a besoin d’un cadre. Certes, éviter le conflit est plus confortable et pas forcément possible.


Mais avec quelques astuces et en se branchant sur le canal de votre enfant intérieur et donc de votre enfant, c’est possible!

Vous ne passez pas pour le « méchant » à poser un cadre (même si les enfants ont tendance à nous le dire), l’enfant a besoin d’être « contenu » psychiquement. Vous pouvez poser un cadre en accord avec les besoins et les caractéristiques de votre enfant. Et c’est là que vos décisions sont « suffisamment bonnes », que les professionnels peuvent vous accompagner, qu’il y a des astuces.


C’est un réel travail d’équilibriste, et. Je crois que cette image correspond bien à tous ceux qui éduquent un enfant. L’adulte est debout, il marche sur un fil et essaie de garder l’équilibre.


Je vous propose de vous accompagner dans ce travail, dans votre aventure. Les visites à domiciles peuvent me permettre de cerner vos besoins et les besoins d e votre enfant selon votre réalité, et ainsi de pouvoir trouver les solutions qui vous sont le plus adaptées.


N’hésitez pas à me contacter!




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